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Le Christ Rédempteur !

par Dr.Zeinab Abdelaziz
Professeur de civilisation Française

 
Donnant suite à notre précédant article traitant du document intitulé "Dialogue et Annonce", il est indispensable de présenter le document qui le précéda de cinq mois, publié le 7 décembre 1990, ayant pour titre "Le Christ Rédempteur", sur la valeur permanente du précepte missionnaire, car ces deux publications représentent non seulement les deux facettes d'une seule et même planification foncièrement criminelle et démoniaque, mais cette encyclique du Rédempteur, comporte la réglementation et la praxis de l'évangélisation du monde, décrétée par le Concile Vatican II (1965), ce qui désigne : la mise en pratique de l'éradication de toutes les autres religions de par la Terre, à commencer par l'islam, pour imposer le christianisme vaticanais.

L'encyclique, signée par Jean-Paul II, se compose d'une introduction, de huit chapitres et d'une conclusion. Dès la première phrase de l'introduction, le lecteur se trouve avoir affaire à un parti-pris obstinément engagé et imposé pour être appliqué: "La mission du Christ Rédempteur, confiée à l'Eglise, est encore bien loin de son achèvement. Au terme du deuxième millénaire après sa venue, un regard d'ensemble porté sur l'humanité montre que cette mission en est encore à ses débuts et que nous devons nous engager de toutes nos forces à son service" (N° 1).

La seconde clause de cette introduction révèle le chemin parcourut de 1965 à 1990, période qui va de Vatican II à la publication de cette encyclique, et démontre en même temps l'inébranlable obstination de l'évangélisation du monde. Cette période écoulée, au cours de laquelle ont été implantés des églises, ou plutôt qui a vu la multiplication des églises locales, annihile toute prétention mensongère vaticane prétendant que les musulmans empêchent d'édifier des bâtiments de culte, pour ne rien dire du rôle que jouent les missionnaires dans les pays musulmans, tel qu'on le lira dans ce document officiel, signé par un pape qui était en pleine fonction, et qu'on lui accorde actuellement le grade de "sainteté" :

2. Les fruits missionnaires du Concile sont déjà abondants: les Eglises locales se sont multipliées, avec leurs évêques, leur clergé et leur personnel apostolique; on constate une insertion plus profonde des communautés chrétiennes dans la vie des peuples, la communion entre les Eglises entraîne un échange intense de biens spirituels et de dons; l'engagement des laïcs dans l'évangélisation est en train de modifier la vie ecclésiale; les Eglises particulières s'ouvrent à la rencontre, au dialogue et à la collaboration avec les membres d'autres Eglises chrétiennes et d'autres religions. Et surtout, une conscience nouvelle s'affirme, à savoir que la mission concerne tous les chrétiens, tous les diocèses et toutes les paroisses, toutes les institutions et toutes les associations ecclésiales.
C'est pourquoi la troisième clause commence par ce cri guerrier, impertinent, auquel est habituée cette institution, pour accompagner les Croisades quelle a mené et mène contre les musulmans :
"Vous tous les peuples, ouvrez les portes au Christ! "…
Ouvrez, sinon on foncera ces portes ! Et cela pour la simple raison que "Le nombre de ceux qui ignorent le Christ et ne font pas partie de l'Eglise augmente continuellement, et même il a presque doublé depuis la fin du Concile. A l'égards de ce nombre immense d'hommes que le Père aime et pour qui il a envoyé son Fils, l'urgence de la mission est évidente".
Est-il lieu d'ajouter que ce nombre de non-chrétiens qui "augmente" comprend aussi ceux qui quittent l'église sur la pointe des pieds et ceux qui naissent dans les autres religions ? C'est pourquoi l'Eglise impose de nos jours, à travers ses vassaux locaux, dans les deux camps, la limitation du nombre des naissances musulmanes à deux enfants, et exige des chrétiens d'avoir au moins trois enfants, pour augmenter leur nombre, pour ne rien dire des tentatives anti-avortions. Ce qui explique pourquoi l'introduction se termine par cet impératif impudent : "Aucun de ceux qui croient au Christ, aucune institution de l'Eglise ne peut se soustraire à ce devoir suprême: annoncer le Christ à tous les peuples ".
Impudent, certes, car il impose à tous les adeptes sans exception de participer à cette infernale Croisade, qui provoque tous les drames locaux, répandus actuellement, entre les grandes majorités musulmanes et les minorités chrétiennes qui vivent parmi elles, mais obligés de suivre les manipulations de l'institution vaticane !
Il est à noter que tout le style de cette encyclique, comme tous les écrits du Vatican, du moins ceux qui concernent le dialogue interreligieux, use d'un double-faces inégalable le long du texte. Comment peut-on parler de liberté religieuse ou de soustraire les hommes à toute contrainte, puis décréter que tous les hommes sans exception sont appelés au salut du christianisme ? Il suffit de lire un seul exemple :
"Tous les hommes doivent être soustraits à toute contrainte de la part tant des individus que des groupes sociaux et de quelque pouvoir humain que ce soit, de telle sorte qu'en matière religieuse nul ne soit forcé d'agir contre sa conscience" (N° 8), et voilà qu'à la page suivante, avant d'avoir pu oublier la phrase précédente on trouve : "Ainsi donc, à cette unité catholique du peuple de Dieu, tous les hommes sont appelés; à cette unité appartiennent sous diverses formes, ou sont ordonnés, et les fidèles catholiques et ceux qui, par ailleurs, ont foi dans le Christ, et finalement tous les hommes sans exception que la grâce de Dieu appelle au salut" (N° 9) ! Pour certifier une énième fois que l'église doit imposer son évangile car elle a "la mission d'annoncer et d'instaurer dans toutes les nations" (N° 18).
Si la fin du troisième chapitre se termine par la constatation que "l'action missionnaire n'en est qu'à ses débuts", dans un texte qui date de 1990, il est étonnant de voir que ce même texte commença par certifier que : depuis le Concile Vatican II et sa décision de christianiser le monde, le nombre d'églises locales et d'adeptes ecclésiastiques s'est multiplié. On peut donc imaginer combien d'églises ont été impunément implantées en Terre d'Islam depuis 1990 jusqu'à nos jours, décembre 2009 finissant, c'est-à-dire dans l'intervalle de deux décades, puis oser crier haut et fort que les musulmans maltraitent les minorité chrétiennes ou leur défendent d'élever des églises !
Et le quatrième chapitre de commencer par cette répétition : "En effet, l'Eglise ne peut esquiver la mission permanente qui est celle de porter l'Evangile à tous ceux—et ils sont des millions et des millions d'hommes et de femmes—qui ne connaissent pas encore le Christ rédempteur de l'homme. C'est la tâche la plus spécifiquement missionnaire que Jésus ait confiée et confie de nouveau chaque jour à son Eglise" (N° 31). Et d'ajouter un peu plus loin :
"L'activité missionnaire spécifique, ou mission ad gentes, s'adresse aux peuples et aux groupes humains qui ne croient pas encore au Christ, à a ceux qui sont loin du Christ, chez qui l'Eglise n'a pas encore été enracinée et dont la culture n'a pas encore été imprégnée de l'Evangile. Elle se distingue des autres activités de l'Eglise par le fait qu'elle s'adresse à des groupes et à des milieux non chrétiens parce que l'annonce de l'Evangile et la présence de l'Eglise y ont fait défaut ou ont été insuffisantes. Elle a donc pour caractère propre d'être une action d'annonce du Christ et de son Evangile, d'édification de l'Eglise locale et de promotion des valeurs du Royaume. La particularité de cette mission ad gentes vient de ce qu'elle s'adresse à des non-chrétiens" (N° 34).
Avant de passer aux directives concernant le dialogue à proprement parler, il est nécessaire de lire et de relire le paragraphe suivant pour saisir l'arrière-fond de tous les événements actuellement en cours, surtout en Europe, contre l'Islam et les musulmans, et pour voir à quel point ce Vatican est responsable de tous les drames qu'il provoque obstinément, impunément, de concert avec les gouvernants de ces pays dits civilisés de l'Occident judéo-chrétien :
"Parmi les grandes mutations du monde contemporain, les migrations ont produit un phénomène nouveau: les non-chrétiens arrivent en grand nombre dans les pays de vieille tradition chrétienne, créant des occasions nouvelles de contacts et d'échanges culturels, invitant l'Eglise à l'accueil, au dialogue, à l'assistance, en un mot, à la fraternité. Parmi les migrants, les réfugiés occupent une place tout à fait particulière et méritent la plus grande attention. Ils sont maintenant des millions et des millions dans le monde et ne cessent d'augmenter: ils ont fui des situations d'oppression politique et de misère inhumaine, de famine et de sécheresse qui ont pris des proportions catastrophiques. L'Eglise doit les induire dans le champ de sa sollicitude apostolique". Il est étonnant de voir cette sainte Eglise ferme les yeux sur les causes directes de ces malheurs, quelle énumère, et qu'elle-même représente une des causes principales ou de leur raison d'être.
Comme il est nécessaire de lire cette longue citation pour voir comment ces "corbeaux noirs", comme les appelait Emile Zola, usent de subterfuges dans tous les domaines sociaux, les considérant comme de nouveaux aréopages à employer pour arriver à leur but de christianisation du monde, ce qui porte atteinte en même temps à la crédibilité de toutes ces organisations internationales qui se prétendent d'une impeccable probité:
"Il existe, dans le monde moderne, beaucoup d'autres aréopages vers lesquels il faut orienter l'activité missionnaire de l'Eglise. Par exemple, l'engagement pour la paix, le développement et la libération des peuples, les droits de l'homme et des peuples, surtout ceux des minorités, la promotion de la femme et de l'enfant, la sauvegarde de la création, autant de domaines à éclairer par la lumière de l'Evangile.
"En outre, il faut rappeler le très vaste aréopage de la culture, de la recherche scientifique, des rapports internationaux qui favorisent le dialogue et conduisent à de nouveaux projets de vie. Il faut être attentif à ces réalités modernes et y attacher de l'importance. Les hommes ont le sentiment d'être comme des marins sur la mer de la vie, appelés à une unité et à une solidarité toujours plus grandes. Les solutions des problèmes posés par l'existence doivent être étudiées, discutées, mises à l'épreuve avec le concours de tous. Voilà pourquoi les organismes et les rassemblements internationaux prennent toujours plus d'importance dans de nombreux secteurs de la vie humaine, de la culture à la politique, de l'économie à la recherche. Les chrétiens qui vivent et travaillent à ce niveau international se rappelleront toujours qu'ils doivent témoigner de l'Evangile." (N° 37).
"En exerçant son activité missionnaire parmi les peuples, l'Eglise entre en contact avec différentes cultures et se trouve engagée dans le processus d'inculturation. C'est une exigence qui a marqué tout son parcours au long de l'histoire et qui se fait aujourd'hui particulièrement sensible et urgente" (N° 52). Autrement dit, aucun domaine n'est laissé au hasard, tout est subjugué à cette évangélisation.
Quant au dialogue avec les autres religions l'Eglise trouve, malgré le fait que ces croyances comportent "des lacunes, des insuffisances et des erreurs", cela n'empêche que "Le Concile et les enseignements ultérieurs du magistère ont amplement souligné tout cela, maintenant toujours avec fermeté que le salut vient du Christ et que le dialogue ne dispense pas de l'évangélisation.
"Bien que l'Eglise reconnaisse volontiers tout ce qui est vrai et saint dans les traditions religieuses du bouddhisme, de l'hindouisme et de l'islam, comme un reflet de la vérité qui éclaire tous les hommes, cela ne diminue pas son devoir et sa détermination de proclamer sans hésitation Jésus Christ qui est "la Voie, la Vérité et la Vie" (N° 55).
A noter l'insistance avec laquelle le Vatican insiste à placer l'Islam parmi les religions asiatiques, et à leur suite, afin de l'éloigner de tout rapport avec le monothéisme abrahamique, duquel elle insiste par tous les moyens à le séparer, quitte à avoir recours à la manipulation de ses propres textes. Ce n'est point une gaffe furtive ou commise par ignorance car cette idée préméditée et honteuse à la fois, se trouve dans le fameux document intitulé : "Nostra Aetate", dans celui du "Dialogue et Annonce", dans ce document en cours d'analyse, et dans tant d'autres.
Il est triste de lire, après tous ses aveux que "le meilleur service à rendre à l'homme est l'évangélisation qui le dispose à s'épanouir comme fils de Dieu, le libère des injustices et encourage son développement intégral" ; que "L'Eglise et les missionnaires sont des promoteurs du développement grâce à leurs écoles, à leurs hôpitaux, à leurs imprimeries, à leurs universités, à leurs exploitations agricoles expérimentales. " ou que "L'Eglise éduque les consciences en révélant aux peuples le Dieu qu'ils cherchent sans le connaître, en leur révélant la grandeur de l'homme créé à l'image de Dieu et aimé par lui".
De tout ce qui précède il est simple de déduire la volonté immuable pour l’introduction de la mention du mot "christianisme" dans le débat qui soulève le plus de polémiques dans la Convention européenne, ou de voir comment l’Espagne et la Pologne exigent une référence nette à la religion chrétienne. Ce qui doit mener les États protestants et orthodoxes de l’Union à craindre que cette référence ne soit qu’un élément supplémentaire de la "nouvelle évangélisation de l’Europe" ! Car l'évangélisation ou la reévangélisation de l'Europe se mène avec la même frénésie que pour les pays musulmans, et va jusqu'à l'évangélisation obligatoire de "porte à porte" ou par l'intermédiaire de toutes les portes-arrières dont aucune n'est laissée au hasard.
Tel qu'on le voit, toute l'encyclique est un impitoyable cri de guerre déclarée contre l'Islam et les autres religions ou croyances, un cri qui impose la charge de l'assumer à tous les chrétiens, laïcs ou pas, en vertu de leur baptême, tout en l'imposant à tout le statut ecclésiale :
"Mes frères évêques sont, avec moi, directement responsables de l'évangélisation du monde, en tant que membres du collège épiscopal et en tant que pasteurs des Eglises particulières. A ce sujet, le Concile déclare: « Le soin d'annoncer l'Evangile sur toute la terre revient au corps des pasteurs: à eux tous, en commun, le Christ a donné mandat...»121. Il affirme également que les évêques « ont été consacrés non seulement pour un diocèse, mais pour le salut du monde entier" (N° 63). Car "Les hommes qui attendent le Christ sont encore en nombre incalculable: les espaces humains et culturels non encore atteints par l'annonce de l'Evangile ou dans lesquels l'Eglise est peu présente sont extrêmement vastes, au point d'exiger l'unité de toutes ses forces" (N° 86).
Et la conclusion de commencer par cet aveu déplorable : "L'Eglise n'a jamais eu autant que maintenant l'occasion de faire parvenir l'Evangile, par le témoignage et la parole, à tous les hommes comme à tous les peuples "…
N'est-il pas temps que cette institution vaticane et toutes ses ramifications apparentes ou cachées, prennent en considération tout ce que leurs coreligionnaires d'abord, puis tous les savants spécialisés en la matière, mirent à nu concernant l'historicité de la Bible et surtout celle du Nouveau Testament, dont le nombre de contradictions, de fautes de traduction, de manipulations dépasse le nombre de ses mots ?
N'est-il pas temps d'arrêter cette machine infernale qui ne vise qu'à déraciner autrui, de comprendre que la Terre appartient à tous ceux qui l'habitent, et que ces êtres humains ont le plein droit de croire à la religion qu'ils veulent ?!

20 / 12 / 2009

 

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Dr.Zeinab
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